gwenaëlle le pollès

Je m’appelle Gwenaëlle Le Pollès, bretonne des côtes granitiques, j’ai été skipper durant plusieurs années. Une passion dévorante, de temps et d’espace ; les yeux continuellement rivés vers l’horizon. C'est le bonheur de la parentalité qui m’amène à repenser mon amour pour la mer. 

Devenir fileuse de verre ne doit rien au hasard.

Cette vocation nouvelle, je la dois à des amis verriers, qui n’ont jamais cessé de m’initier à cet univers ; au point de partager avec eux une certaine curiosité de la chose, mais aussi et surtout, une forme inédite d’exaltation au contact de la matière.

De fil en aiguille, de flammes en baguettes de verre, c’est en 2020 que j’envisage une reconversion professionnelle totale, un virage à 180° étourdissant et ô combien excitant. Le temps sublime le geste, et nourrit une relation de plus en plus intime avec la matière.

L’ambivalence du verre me fascine.

Ce matériau, ordinaire dans nos vies quotidiennes, offre pourtant quelque chose d’extraordinaire depuis son état des mille possibles : un univers infini de créativité. Et c’est précisément là que j’étanche ma soif irrépressible de grandeur, d’espace et de liberté.

Gloire au verre et à sa beauté, à sa souplesse et à sa plasticité brûlantes, cachées derrière une froide et immuable solidité. Gloire au verre et à ses contrastes, entre ses formes rondes et chaudes et les bords parfois tranchants de ses brisures.

Inspirations et Techniques

L’histoire de mes créations est faite de la mienne, cristallisée dans des formes et des mouvements uniques. 

Je puise mon inspiration dans les plaisirs simples de la vie : une fleur, beauté de la nature, m’inspire des lignes régulières ; les jeux de lumière sur la nacre d’un coquillage m’inspirent la cristallisation des oxydes ; les bulles dans une coupe de champagne, et tout l’imaginaire sensible qui l’accompagne, m’inspirent l’éternité.

J’aime à croire que l’inspiration est infinie.

Les fines baguettes de verre sont plongées dans la flamme vive du chalumeau, enrichie en oxygène. La matière change alors d’état, devient souple comme du miel permettant ainsi d’être enroulée autour d’un fin mandrin métallique, maintenu en rotation permanente pour suspendre quelques instants l’incontournable gravité.

Une fois créée, la pièce est placée dans un four à haute température qui, en refroidissant très lentement, confère à nouveau au verre son caractère solide et résistant, scellant pour toujours l’expression éphémère d’une intention créatrice. 

Le verre possède une richesse immense, que seule la technique permet d’exprimer.

Le verre propose une pluralité de teintes qui, dans un état de fusion, offrent à leur tour un panel de nuances infinies.

Les oxydes de métaux, contenus dans certains verres, apportent aussi une unicité éternelle. En réagissant à la flamme, et selon l’intensité de la chauffe, des reflets irisés apparaissent, sublimant couleurs et nuances.